Hébreu, de tradition pharisienne et donc fervente, Ieshoua n'a rien inventé; simplement, il réinventait tout, de connivence avec son " Abba " ( qui lui ressemblait singulièrement...)

Son "Dieu" était bien le Dieu d'Abraham d'Isaac et de Jacob, mais capté, interprété, réfracté par la singularité de son coeur profond; e t cela changeait  tout .

Les femmes et les hommes d'Israël, subissant l'occupation romaine, n'étaient pas en train de payer le tribut de leurs infidélités à l'Alliance, mais de vivre aujourd'hui même cette Alliance pour leur propre bonheur qui deviendrait le bonheur de toutes les Nations de la Terre. Le Royaume de l'être était en germe au-dedans d'eux-mêmes, en croissance, le "Père" inconditionnellement Père n'allait pas marchander son soleil et sa pluie indispensables à cette croissance; aucun Messie ne les dispenserait de ce travail essentiel. Il ne s'agissait pas d'avoir peur, de se sentir coupables, mais de devenir des êtres de foi: "Hommes de peu de foi !"

Il commença par mettre dans le coup quelques pécheurs, qu'il connaissait déjà, dont il avait peut-être réparé les bateaux, du fait qu'il était charpentier, il les mit dans la confidence de ce qui lui était arrivé, au Jourdain, et de ce qu'il avait décidé pendant son rude séjour au Désert; il leur parlait surtout des gens, de ce qu'ils attendaient vraiment, du sentiment de culpabilité dont ils étaient accablés, surtout s'ils étaient malheureux, alors même qu'ils menaient une vie courageuse et généreuse.

"Dieu" ne pouvait pas être d'accord avec tout ça; il fallait le leur dire, Depuis si longtemps il portait tout cela en lui !

Les propos "fulminatoires" du Baptiste l'avaient déconcerté.

Ce ne serait pas un travail facile; voulaient-ils marcher avec lui ?

Les "12" étaient bien d'accord; ils étaient même enthousiastes; Ieshoua décida de quitter Nazareth pour Capharnaüm, près du Lac, plus central pour rayonner sur les bourgs et les villages environnants. L'aventure commençait, l'aventure de sa vie, de leur vie, de la vie de combien.?

La rumeur s'est très vite répandue en Galilée: Yeshoua est un guérisseur. et quel guérisseur ! les foules s'enthousiasment vite, elles sont si démunies, sans doute en raison de l'occupation romaine, des maquis de résistance plus nombreux en Galilée et des menaces de représailles; mais tout cela est encore alourdi par une mentalité religieuse pesante; et ce guérisseur, ostensiblement relié au "Dieu" d`Israël, tient de tels propos, prend de telles positions, adopte de tels comportements, que les gens du peuple, même ceux qui ne sont pas malades, ont comme le sentiment de commencer à vivre.

Il y a des paroles qui reviennent souvent sur ses lèvres;

le rabbi Mathieu, dans son évangile, en a fait un "discours sur la montagne", pour faire apparaître Yeshoua comme un super-Moïse:

" En marche vers le bonheur, vous, les rejetés !" Carrément

D'autres prophètes l'avaient déjà dit, mais pas comme lui ! Et dans une telle conjoncture, ça ne ferait pas sérieux aux yeux des Romains; ça n'aiderait pas les gens du peuple à se maintenir dans une fidélité exemplaire; ça risquerait même de les démotiver, de les démobiliser dans leur ferveur, et le Messie allait avoir besoin de croyants sérieux j et solides. Rabbis conscients et Juifs fervents étaient à la fois admiratifs et effrayés: ce n'était vraiment pas le moment. Ce n'est jamais bien le moment de se livrer à l'essentiel.

Yeshoua s'employait avec prédilection à éveiller ses "12" compagnons; il passait de longs moments avec eux, pour les éclairer, les rassurer, leur donner foi en eux-mêmes, sans diplômes et sans autorité reconnue, comme lui.! Il insistait avec eux sur le "Royaume de l'être", l'adoration authentique; c'était la perle précieuse qui devait passer avant toutes autres préoccupations; c'était comme Le trésor à faire valoir, comme Le champ à cultiver, sans faire de comparaisons entre ceux qui étaient plus doués ou "moins bien servis".

La situation était loin d'être confortable; Yeshoua devait parfois prendre le maquis... mais par rapport au Pouvoir religieux! Il décida cependant de se rendre à Jérusalem pour la fête de Pâques. L'enjeu valait bien le risque, qui de toute façon était permanent. Mais il n'allait pas là-bas pour mourir; le Temple encore tout neuf, à peine achevé; la fête de Pâques... il avait envie de rencontrer toute cette foule, de dire des choses fortes...

Il partagea avec ses compagnons très inquiets un repas mémorable, prononça des paroles étonnantes .

Puis ce fut le drame... comme il en est arrivé à tant d'autres êtres humains en simple accomplissement de leur aventure essentielle.

 

Georges Sauvage 

---

Retour accueil site   Textes  Bibliographie   Contacts

@2006 JS "Jésus simplement" mise à jour le 11/04/2006